La bouée de secours
Au début, nous nous servions de la bouée des pilotes de l’aéronavale « Mae West ». Ce nom fut attribué par la marine américaine en mémoire d’une artiste qui exhibait son opulente poitrine dans les quartiers ouest de New York. C’était un sac jaune en forme de couronne se plaçant autour du cou et se fixant au corps par des sangles réglables. Sur le devant, on trouvait une petite bouteille de CO2 avec une tirette, et un peu plus bas, un flexible terminé par une soupape d’échappement.
Au fonctionnement en plongée, pour faciliter la remontée, on largue d’abord la ceinture de lest, puis on actionne la tirette et la bouée se gonfle instantanément au maximum, entraînant le plongeur rapidement vers la surface. Pour éviter l’éclatement, du fait de la variation de volume du gaz, celui-ci s’échappe par la soupape en éliminant le trop plein. Il était préconisé de s’en servir uniquement dans des circonstances extrêmes car c’était un appareil dangereux sans possibilité de réglage de la vitesse de remontée. On nous enseignait, en 1963, qu’il valait mieux avoir un accident de décompression que de se noyer.
Quand en 1965 le modèle « Fenzy » apparut sur le marché, le club s’équipa tout de suite pour satisfaire aux conditions de sécurité des encadrants amenant avec eux un groupe de plongeurs. Elle était composée d’un sac en tissu caoutchouté orange en forme de couronne, s‘adaptant au corps à l’aide de sangles réglables. Au sommet de la couronne et sur le côté un tuyau annelé avec soupape de purge manuelle et embout buccal. A la base était fixée une bouteille en acier de 0,5 litre d’air comprimé, pris sur un bloc de plongée chargé à 180 bars, équipée d’un robinet de conservation et d’un étrier de fixation. Sur la collerette, une soupape d’évacuation du trop plein, pouvait être manœuvrée par une tirette manuelle placée en bas à droite, à côté du robinet de remplissage. Cette bouée servait également à l’équilibrage du plongeur en immersion afin d’éviter les efforts inutiles.
Au fonctionnement, on ouvrait le robinet de la bouteille et l’air comprimé se détendait dans la collerette. On refermait le robinet dès l’amorce de la remontée. Le réglage de la vitesse de remontée se pratiquait en actionnant la tirette de la soupape de purge, ou l’autre soupape manuelle située à l’extrémité du tuyau annelé, bras tendu vers le haut. De plus, avec cette dernière, on pouvait, en cas de besoin, inspirer de l’air à la pression ambiante, grâce à l’embout buccal. Avec un peu d’entraînement on y arrivait, à condition de souffler dans l’eau l’air expiré chargé en CO2.
Les tables de plongée simple
Les tables de plongée françaises furent établies par la Marine Nationales GERS (Groupe d’Etudes et de Recherches Sous-marine) à partir des connaissances théoriques et vérifiées expérimentalement sur un certain nombre de personnes. Elles étaient remises à jour en fonction de nouvelles connaissances expérimentales. Utiliser toujours la dernière édition. Inspirées de la marine américaine, elles étaient exprimées en mètres et minutes jusqu’à une profondeur de 40 mètres, avec interpolation des paliers de 3 mètres en 3 mètres. Elles autorisaient la remontée vers la surface à la vitesse de 20 mètres minute maximum. Les instructions ne dépassaient pas 40 mètres. Au delà, il fallait se servir de tables américaines. Plus tard, elles seront remises à jour et modifiées plusieurs fois. Elles se présentaient sous la forme de dépliant cartonné ou plastifié sur lequel étaient imprimées plusieurs colonnes. Profondeur, durée, subdivision de plusieurs petites colonnes donnant la profondeur des paliers en partant de gauche à droite et pour chacune de ces profondeurs, la durée des paliers en minutes. Encore deux autres colonnes, l’une pour la durée totale de la remontée et la dernière donnant le coefficient C qui varie de 1,1 à 2 en chiffres. Quand il était élevé, il restait encore une importante quantité d’azote dissout que l’organisme continuait à éliminer progressivement après le retour en surface. Le coefficient C était utilisé pour le calcul des plongées successives.
Pour les plongées successives à moins de 6 heures d’intervalle, on utilisait la table de plongée simple et une autre de plongée successive. Cette dernière était composée d’un carton, en forme de tiroir avec une tirette au milieu, souvent plastifié pour éviter la détérioration par l’humidité. La table de plongée successive était composée d’une partie fixe divisée en plusieurs grandes colonnes. En tête de celles-ci étaient inscrits les coefficients C de 2 à 1,1. En dessous, les profondeurs P, à côté, une petite fenêtre. Ensuite chaque grande colonne était divisée en deux plus petites. L’une à gauche INTER (intervalle) dont les quatre chiffres étaient exprimés en heure – minutes. L’autre à droite MAJ (majoration) comportant une fenêtre. Sur la partie mobile étaient inscrites les profondeurs des plongées successives et les colonnes de majoration en heure – minutes. En tirant ou en poussant, la partie mobile coulissait dans la partie fixe et l’on pouvait afficher les profondeurs successives au coefficient C désiré avec en dessous les valeur de la majoration correspondante.
Deux modes d’utilisation des tables de plongée successive :
On calculait une plongée fictive en ajoutant la majoration à la durée de la plongée à effectuer, puis on lisait le nombre et la durée des paliers à effectuer à la remontée. Mais en réalité, on effectuait la plongée avec la durée lue sur la table de plongée simple avec les paliers résultant de la plongée fictive.
Dans la tables de plongée simple, à la profondeur définie, on choisissait le plus grand temps sans palier, on déduisait alors la majoration. Cela écourte la durée de la plongée réelle mais le retour à la surface se faisait sans palier.
Nous avions aussi la petite plaquette en plastique incassable sur laquelle étaient imprimées les instructions simplifiées des plongées simples jusqu’à 40 mètres que l’on attachait à un bout pour ne pas perdre mais suffisamment long pour être à portée de vue malgré la gêne du masque.
Les premières tables que j’ai connues donnaient les informations suivantes :
Profondeur |
Durée |
Paliers |
10 m |
Sans limitation |
sans |
20 m |
1 heure |
sans |
30 m |
30 minutes |
sans |
40 m |
20 minutes |
sans |
Elles furent modifiées en 1970
Profondeur |
Durée |
Paliers |
10 m |
Sans limitation |
sans |
20 m |
40 minutes |
sans |
30 m |
25 minutes |
sans |
38 m |
20 minutes |
sans |
40 m |
10 minutes |
sans |
C’étaient des chiffres que l’on apprenaient par cœur et que nous gardions en mémoire en cas de perte de la table de plongée en cours d’immersion. C’est arrivé plusieurs fois et cette mémorisation fut utile.
L’école de plongée
Comme une longue chaîne en cours de fabrication chaque année nous construisons un chaînon de plus, ajouté à ceux déjà existants. Dans un mouvement perpétuel, l’école de plongée renouvelle son lot d’adhérents adeptes de cette pratique sous-marine qui fera l’animation annuelle de la section. Affiliés à la fédération d’études et de sport sous marins, nous allons voir l’évolution adaptée aux besoins des circonstances de la plongée. Nous avons suivi au mieux les instructions qui nous sont parvenues.
En 1954 à Marseille fut créée la fédération .Le premier président du club cassidain de plongée sous-marine m’a dit un jour que la fédération d’études et de sport sous marin était issue de la fusion de deux fédérations, l’une de plongée, l’autre de chasse sous marine, à la demande du comité de Provence et des fabricants de matériels spécialisés. Cette nouvelle organisation soucieuse d’élaborer de nouvelles techniques adaptées à la plongée sportive demanda le concours à des scaphandriers professionnels en collaboration avec le docteur Fructus. La plongée étant un sport à risques, il était judicieux qu’elle soit ouverte progressivement au public, en créant l’escalade des brevets aux besoins évolutifs des personnes concernées. La technicité fut empruntée à la marine nationale qui publia un ouvrage très complet. Pour cela un guide de montagne, Guy Poulet, passionné de plongée, apporta la manière d’enseigner dans un ouvrage écrit par lui. Il a servi de modèle depuis longtemps et certainement pour de nombreuses générations.
Au sein du groupe des premiers adhérents, Jacques JOANNES, dit « Jojo » pour les copains, fut élu président pour diriger l’organisation administrative et technique du club. Seul moniteur il combinait la plongée école exploration aux adhérents qui venaient aux sorties le dimanche (La section assurait une plongée par semaine le dimanche matin seulement à ses débuts).
Entraînement de fin mars à juin si la météo était favorable, puis à la fin de cette période, il convenait d’un dimanche pour faire passer les BE et les 1er éch. sans théorie en ce temps là.
Au mois de juillet la section de plongée était fermée pour cause de congé du moniteur président. Aucun autre adhérent n’avait le niveau de plongeur qualifié pour diriger un groupe en immersion. En Août, à son retour, les sorties en mer reprenaient. Quand il y avait des candidats, il organisait des séances d’école pour les 2ème éch.
Après des années passées à la section, je revois dans ma mémoire le boute-en-train « Jojo » seul moniteur pour tout faire tous les dimanches pendant 5 ans. Comme il connaissait tout il nous a montré le chemin de la compréhension pour continuer dans l’avenir. Il a complété notre instruction avec la maintenance et le pilotage du bateau « le SAPHIR ». Heureusement de temps en temps il organisait des bivouacs et cela donnait une atmosphère un peu plus conviviale par rapport aux actions routinières en cours d’année. Certes, C. Thirion, R. Citerici et moi l’avons aidé dès notre 2ème éch. La section doit beaucoup de reconnaissance à sa ténacité. Par ses actions, il a su donner un départ convaincant à ses compagnons du moment. Puis en fin 1965 il quitta la section pour s’occuper de sa nombreuse famille. Mais il garda toujours un contact amical avec ses amis plongeurs qui l’invitaient souvent à participer aux bivouacs plongées car c’était un metteur d’ambiance apprécié.
C. Thirion fut élu président en 1966. Il réorganisa la structure club en séparant bien distinctement les périodes école, exploration, bivouacs. Le nombre des adhérents avait augmenté et l’on pensait que l’accroissement se prolongerait dans les années à venir. Avec plus de candidats à l’encadrement la section fut bien portante.
La piscine :
Avant 1966 la section n’utilisait pas de piscine pour instruire les nouveaux adhérents à la plongée sous marine. C’était plutôt mal vu, cela faisait marin d’eau douce. Pour les parisiens c’est normal, il n’ont pas la mer chez eux. Mais nous qui l’avons à deux pas pourquoi ne pas s’en servir. De plus presque tous les membres du club de cette époque pratiquaient la chasse sous-marine et étaient convenablement équipés.
Et pourtant un jour on a essayé de changer de mentalité, des évènements vinrent à nous, sans que nous les cherchions. Le Colonel de l’école militaire d’Aix-en-Provence voulait que la plongée sous-marine fasse partie des activités sportives des élèves officiers, dans le cadre d’un partenariat avec l’ASCEA, comme pour les professeurs de l’éducation nationale exerçant pour le compte de l’armée. Pour nous bénévoles, il nous paraissait impossible de prendre cette charge. Suite à plusieurs entrevues il a été convenu de pouvoir faire des échanges réciproques sans mouvement d’argent. La section plongée de Cadarache accepta comme adhérents extérieurs trois cadres de l’armée, comme bénévole non professionnel (comme tout adhérent) pour les former jusqu’au monitorat. L’encadrement des élèves officiers était alors assuré par ces personnes aussi bien en piscine qu’à la mer avec le matériel militaire en exercice dans l’armée.
Nous surveillions l’enseignement de la plongée des débutants en piscine et le passage des BE. Il avait été convenu aussi que nous pourrions utiliser leur piscine pour l’enseignement de nos plongeurs à des jours différents du fait de la petitesse du plan d’eau et du nombre considérable de participants. Cela débuta en 1967 et dura trois ans. Le directeur de Cadarache eut droit aux éloges du Colonel pour la qualité de notre enseignement et la bonne entente qui avait régné. Parmi les trois cadres de l’armée un seul passa le monitorat. Les deux autres arrêtèrent la plongée à cause de problèmes de santé. Dans l’exercice de leur profession ils devaient être mutés dans une autre école militaire en France. Ils préférèrent démissionner et deviendront professeurs d’éducation physique dans l’enseignement national. Alors, fin juin 1969 on se retrouvait au point de départ. Suite à une réunion de nos encadrants nous avions décidé de ne pas continuer une situation qui pourrait se répéter indéfiniment tous les trois ans et avons rompu les relations avec l’école militaire d’Aix-en-Provence.
La mentalité de la section avait changé. En effet pendant ces trois années le bilan de l’enseignement des débutants a été positif puisqu’ils étaient déjà formés au début de la saison et nous avions gardé des contacts directs avec les membres du club l’année entière. Les regrets de la piscine entraînaient la mauvais cohésion des adhérents.
Revenons dans le passé prendre connaissance de l’évolution fédérale. Depuis des années la fédération demandait au ministère de la jeunesse et des sports la reconnaissance de ses brevets. La lutte fut longue et puis un jour cela a été pris en considération en 1965. Seulement pour le brevet d’encadrant de moniteur fédéral qui devint moniteur national. Cet examen devait être réalisé dans une structure d’état ayant les moyens nécessaires de secours en cas d’accident. L’école de plongée de la marine nationale à Saint Mandrier correspondait à ce critère. Cette décision mécontenta la fédération au niveau de la structure d’accueil des clients potentiels entraînant un manque à gagner important pour le centre de Niolon. Celui-ci recevait tous les candidats de métropole, d’Outre-Mer et étrangers. Pour se « consoler », elle créa un autre : monitorat auxiliaire. Ce nom différait pour ne pas être confondu avec le 1er fédéral d’origine transformé en national par équivalence.
En réalité ce fut un brevet intermédiaire entre le 2ème éch. et le national. Au début les titulaires de ce brevet de moniteur auxiliaire pouvaient enseigner tous les niveaux de plongeurs (sauf le national bien entendu) mais ne pouvaient homologuer que les plongées des brevets élémentaires seulement. Cette clause sera abolie en 1971 et ils pourront signer tous les carnets ressortant de leur responsabilité.
De plus la fédération ajouta l’instruction théorique au BE et au 1er éch. Cela fit des mécontents parmi les plongeurs récalcitrants. Pour satisfaire ces gens là elle créa le niveau 3 sans théorie. Ce n’était pas un passage obligé pour l’accès au niveau 4. Pour notre section qui comporte des adhérents techniciens ou ingénieurs ce brevet ne fut pas pris en considération nous préférions orienter nos plongeurs au niveau supérieur pour augmenter notre effectif d’encadrement.
En 1967, j’ai passé l’examen de moniteur auxiliaire à Niolon. Parmi les candidats un ancien camarade d’école Henri Royer, président de la section plongée de Pierrelatte. Etant donné qu’il ne pouvait pas signer les carnets des plongeurs niveau 2, il nous demanda notre concours pour faire plonger aux alentours de 40 m, quatre adhérents de sa section prétendant au niveau 4 avec homologation des plongées pour nos moniteurs nationaux. En 1968, nous les avons accueillis pendant l’été. Quelques années plus tard deux de ces personnes devinrent moniteurs : Jean-Claude Savoie (MF1) et Robert Henon (MN).
En 1971, deux de nos moniteurs, Roger Cétérici et Hervé Cambe, négocièrent pour obtenir une participation à l’encadrement à la piscine du Puy Sainte Réparade. Cela aboutit à une association de notre section plongée avec celle du club de natation. Nous pouvions utiliser la piscine en hiver un jour par semaine après les créneaux scolaires, le soir de préférence pour enseigner la plongée élémentaire sous la surveillance de moniteurs qualifiés. En contre-partie les adhérents du club de natation exerçant la plongée sous-marine pourraient venir plonger en mer au sein de notre club. Par la suite nous avons été obligés de limiter le nombre à cinq adhérents non nominatifs résidents du Puy Sainte Réparade.
Au cours des années, il a fallu mettre un frein aux agissements irréfléchis de nos adhérents qui incitaient leurs connaissances de la région à s’inscrire au club de natation du Puy Sainte Réparade pour effectuer les plongées en mer avec nous. Il faut savoir profiter des avantages que nous avions réalisés au cours des années mais pas abuser de notre bénévolat, cela faisait des envieux surtout d’un point de vue pécuniaire. Nous n’étions pas concurrentiels avec les autres clubs de la côte. Pour nous, la ligne de conduite était la technicité des niveaux de plongée qui aboutit à la sécurité en immersion. Si nos adhérents stagnaient au BE c’est qu’ils n’avaient pas compris le message des encadrants. Plus performant sera l’enseignement et plus satisfaisante sera la plongée. Un minimum de 10 à 12 plongées par an maintien raisonnablement à l’aise un plongeur débutant.
La piscine du Puy Sainte Réparade apporta beaucoup de candidats à notre section plongée entre 1971 et 1978. Ils avaient pour eux la sportivité et l’aisance dans l’eau. L’entraînement du jeudi soir ne perturbait pas trop les rapports familiaux.
L’investissement pour le matériel et la plongée en mer le dimanche rendait ces adhérents réticents. Seuls 5 à 6 plongeurs continuaient leur enseignement à la mer.
Les deux moniteurs de la section plongée de Cadarache s’occuperont de l’entraînement en piscine jusqu’en 1978 date à laquelle ils démissionneront du CEA.
Au cours de l’existence de la section plongée de Cadarache il faut savoir que nous avions eu des moments difficiles qui faillirent entraîner sa disparition. Nous avions œuvré pour garder notre autonomie en demandant à nos adhérents de participer bénévolement aux travaux d’entretien du matériel de plongée et du bateau. Pour une meilleure sécurité en immersion l’école fut prépondérante, les stages en mer étant séparés des activités exploratrices. Cela contribua à accroître le nombre de nos encadrants volontaires. C’était bien le but de nos efforts. A la fin de l’année 1969 nous comptions 7 moniteurs dont 3 nationaux et 4 auxiliaires. Nous étions optimistes. Et puis grosse déception.
En plus du désistement de la piscine à l’école militaire, 2 moniteurs s’en allèrent, un pour cause de maladie et l’autre pour démission. Puis, suite à des évènements particuliers familiaux et professionnels deux autres moniteurs se désistèrent pour encadrer les plongées en mer le dimanche. Claude Thirion et moi, restions les seuls moniteurs. Bernard Mérite, 2ème éch., voulait passer le monitorat l’année suivante. Allions nous nous arrêter sur un échec ? Après mûres réflexions, nous décidâmes avec C. Thirion de continuer à faire vivre la section plongée si nos adhérents le désiraient.
Nouvelle déception, Bernard Mérite (MN) fut muté à Super Phénix et D. Rouleau (MF1) démissionnera de Cadarache en 1973.
Avec Claude Thirion nous nous retrouvâmes de nouveau à deux moniteurs pour faire les sorties en mer. Evaluant la situation très décevante de former des encadrants qui n’exercent pas leur talent, c’était perdre notre temps. D’autant plus que le club Cassidain convoitait notre participation. Nous possédions chacun un bateau et notre matériel de plongée au complet. A quoi bon continuer puisqu’on ne pouvait pas assurer notre succession. Si nous partions tout s’écroulerait. Sans encadrement le club perdrait son indépendance et son autonomie. L’expérience nous a montré que même en ayant des adhérents de bonne foi nous ne pouvions maîtriser la vie professionnelle et familiale et les conséquences à des évènements insoupçonnés. Suite à une réunion qui eu lieu au mois d’Août 1972 sur mon bateau dans la Calanque de Port Miou et dura toute la nuit en longues palabres entre Claude Thirion, Bernard Mérite, René Gueguen (2ème éch.) et moi, les principaux encadrants en mer du moment nous décidâmes de faire plonger nos adhérents jusqu’à la fin de la saison. Ensuite nous remettrions au mois d’octobre tout le matériel et le bateau à la disposition de l’ASCEA.
Nous étions navrés et déçus.
Et puis une lueur d’espoir apparut. Joannes, ayant appris que les activités du club allaient s’achever bientôt et ne voulant pas que le groupe de plongée disparaisse, convoqua individuellement les encadrants sur lesquels il fondait son espoir. Si nous pouvions l’aider pendant une année il reprendrait la présidence pour faire subsister le club, en 1973. C’était un sursis, en cas d’échec l’issue déjà envisagée serait la défection définitive. Et puis René Gueguen fut moniteur auxiliaire, président en 1974 et de nouveaux adhérents enthousiastes Michel Viala, Patrick Jogan, Richard Lion, Jean-Claude Paronneau ont oeuvré au redressement de la situation.
En 1974, Bernard Mérite revint ce qui augmenta les effectifs d’encadrement. La situation s’étant considérablement améliorée Jean-Claude Paronneau devint président en 1976.
A cette date un nouveau moniteur Pierre Derigal venant de l’extérieur (conjoint agent CEA) adhéra au club. Maintenant que la situation avait évolué favorablement, Paronneau au cours de son allocution annuelle annonça que si la section plongée de l’ASCEA de Cadarache avait survécu jusqu’à présent c’était grâce aux vieux crabes : Joannes, Thirion, Jeanjean, Mérite, Gueguen.
A l’image du stage niveau 4 organisé par Thirion et Mérite depuis des années il serait judicieux de réaliser le stage niveau 2 dans les mêmes conditions. Je donnerai plus loin le détail de l’organisation des stages de notre section.
Le 2ème éch. ou niveau 4
Pendant des années, nous avons organisé des sessions d’examens 2ème éch. ou niveau 4.
Logistique : se conformant aux conditions générales de la FFESSM, cet examen pouvait être réalisé au sein d’un club, si celui-ci en faisait la demande en se conformant aux démarches administratives et justifiait d’une sécurité suffisante en cas de sinistre au cours des épreuves.
Epreuves : Toutes les épreuves devaient être réalisées en une seule journée sous la conduite de deux moniteurs nationaux ou fédéraux d’avant 1965. Quand nous n’avions pas deux moniteurs au club du niveau précité, nous faisions appel aux services d’un autre. La réciprocité fut de mise en retour des services rendus. Mais avec le club cassidain nous avions associé nos candidats en un seul stage pour obtenir une meilleure qualité d’enseignement.
L’expérience nous a appris que le candidat unique à un stage de formation ne profitait pas pleinement des avantages qu’offre un groupe d’élèves. Se référant à un exercice demandé, la réalisation n’étant jamais bien faite du 1er coup, il faudra répéter les consignes plusieurs fois pour atteindre le but recherché. Dans un groupe, toute déficience des uns engendre des corrections de l’exercice qui profitent aux autres.
Etant donné que le club cassidain était le plus proche de nous, nous avions longtemps associé notre participation amicale avec les présidents successifs.
Pour information un rappel historique des années 61-70
Moniteurs ont eu pour Instructeurs
CAD – Joannes Jacques 1961 : CAS – Manganelli Jules
CAD – Thirion Claude 1965 : Joannes – Manganelli
CAD – Citerici Roger 1965 : Joannes – Thirion
CAS – Martin Jean 1965 : Manganelli – Thirion
CAD – Jeanjean Paul 1967 : Joannes – Thirion – Martin
CAS – Cayol Jean-Claude1967 : Manganelli – Martin
L’origine de « CAS CAD » ne date pas d’hier.
Lorsque nous étions libres de toutes contraintes, sans adhérents réciproques à nous occuper le jour de la sortie, nous nous rassemblions sur un bateau pour aller en mer nous exprimer en profondeur. Mais quand le club cassidain avait une surcharge importante de clients il demandait notre participation à l’encadrement que nous faisions volontiers, sans manquer à nos engagements vis à vis de nos adhérents.
Nos plongeurs ont souvent été faire des baptêmes au club Cassidain qui avait plus de clients que nous et ont profité des conseils techniques de Jean-Claude Cayol pour accéder du niveau …